Paru dans la Revue Officielle de l'AFJE en avril 2021

Comment se porte le marché des fusions et acquisitions après une année de crise sanitaire et économique ?

L’année 2020 a été une année particulière. Cela étant, et malgré toutes les difficultés que nous avons traversées, ma vision du marché est aujourd’hui relativement positive. D’ailleurs, les projections pour 2021 semblent assez bonnes compte-tenu de l’économie mondiale qui retrouve doucement une trajectoire de croissance. Les débats qui ont eu lieu au début de la pandémie, notamment autour des valorisations, ont conduit à des retraits d’offres ou à des transactions qui pouvaient prendre plus de temps à se réaliser. Malgré tout, certains deals ont eu lieu pendant le 1er trimestre 2020, à l’instar de la JV entre Digicel et Free que nous avons réussie à mener à son terme. Le second semestre 2020 quant à lui, a été marqué par un retour de confiance plus net et par une reprise des discussions sur les valorisations d’opérations qui étaient à l’arrêt.

Sur ce segment, quel est le positionnement du bureau parisien de Norton Rose ?

Le bureau de Paris joue un rôle majeur au sein du réseau de Norton Rose Fulbright ainsi que sur le marché français. Nos spécialistes dans tous les domaines du droit et notre présence dans plus de 50 pays nous permettent d’offrir à nos clients une réponse juridique complète et constituent un atout indéniable pour ces derniers. Notre département M&A est le second plus important du bureau de Paris à la fois en nombre d’avocats (6 associés et 26 collaborateurs) mais également en CA puisque notre activité corporate a représenté 39 % du CA du bureau de Paris en 2019. Norton Rose Fulbright Paris est par ailleurs particulièrement reconnu dans les secteurs des institutions financières, de l’énergie, des infrastructures, des mines et des matières premières, du transport, des technologies et de l’innovation ainsi que dans les sciences de la vie et de la santé.

Alors qu’on s’attend à une vague de restructuration et de redressement, quelles perspectives cela peut offrir en termes de M&A ?

Certes de nombreuses opportunités naissent du fait de sociétés qui connaissent de sérieuses difficultés financières et les acheteurs peuvent être tentés d’avoir une approche opportuniste face à celles-ci. Malgré tout, un projet de M&A viable pour une entreprise doit toujours être fondé sur des fondamentaux stratégiques et financiers qui vont au-delà du simple prix d’achat et d’un « effet de crise ». Par ailleurs, les corporate et les fonds de private equity qui disposent d’un bilan positif, et qui sont aidés par des taux d’intérêt actuels assez bas, vont pouvoir trouver des opportunités de croissances externes non dégradées et donc plus facile à intégrer et développer.

Dans le cadre d’une opération de fusion acquisition, à quoi faut-il être plus particulièrement vigilant ?

Tout d’abord à l’audit, dont la place est aujourd’hui encore plus importante qu’hier. La manière dont l’entreprise a géré la crise sanitaire est également un critère à prendre en compte : les entreprises qui ont survécu, avec ou sans l’aide de l’État, sont a priori solides. Les règles de contrôle des investissements étrangers, dont le régime se renforce depuis une dizaine d’années, sont également au cœur de nos dossiers pour nos clients internationaux qui souhaitent investir en France. Pour finir, crise sanitaire oblige, une attention particulière est portée sur les modalités d’ajustements de prix, les mécaniques de locked box n’étant pas adaptées à la période.



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