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Infolettre trimestrielle en droit de l’emploi et du travail au Canada
La présente infolettre informera les employeurs des faits nouveaux et des pratiques exemplaires dans le domaine du droit de l’emploi et du travail au Canada.
Auteur:
Canada | Publication | septembre 2024
Les litiges en matière de construction sont de ceux où l’information à recueillir, à organiser, à s’approprier et à communiquer peut rapidement prendre des proportions saisissantes. Plans et devis, soumissions, contrats, avenants, dénonciations, échéanciers, procès-verbaux, rapports, demandes et avis de changements, photos et correspondances : autant de documents émanant d’un chantier qui en relateront les tenants et aboutissants pour les parties, leurs avocats et d’éventuels décideurs.
Mais que faut-il savoir sur les obligations des entrepreneurs en construction quant à la gestion de cette documentation, et surtout comment s’y prendre?
Les parties à un litige, né ou seulement même appréhendé, ont l’obligation légale de préserver la preuve pertinente, quelle que soit sa forme1. Elles ont également l’obligation, le cas échéant et sous réserve de justifier de certains motifs2 ou privilèges pour s’y soustraire, de la communiquer. Cette communication doit être ordonnée en ce que la relation entre l’information véhiculée et les demandes soit conséquente. La transmission de type « en vrac », entremêlée de documents sans pertinence aucune aux demandes formulées, est une pratique qui rebute les tribunaux, qui, de plus en plus fréquemment, ordonnent qu’il soit procédé à un assainissement de l’information ou vont même parfois jusqu’à imposer des dépens.
Il repose ainsi sur les épaules des entrepreneurs, tant en demande qu’en défense, une obligation positive de préserver, colliger et de communiquer les masses d’informations émanant de leurs chantiers. Faute d’une gestion préalable adéquate, cette charge peut rapidement s’avérer accablante et coûteuse. Ressources humaines accaparées, multiplicité de requêtes interlocutoires et retards procéduraux sont en pratique abondants du fait d’une gestion inadéquate de l’information.
Cette gestion doit d’ailleurs être envisagée avec davantage d’importance pour l’entrepreneur en demande, sur qui repose généralement le fardeau de la preuve. C’est à lui d’établir l’ampleur de ses dommages ainsi que leur attribution à chacune des causes et à chacun des intervenants. S’il veut satisfaire ce fardeau et optimiser ses chances de succès, l’entrepreneur aura soin de maintenir des documents détaillés concernant l'utilisation de la main d'œuvre, de l'équipement et des matériaux sur le chantier ainsi que des relevés établissant le détail des travaux effectués chaque jour et le taux de production. La preuve de déboursés additionnels à un fournisseur devrait ainsi, par exemple, être appuyée de chacune des commandes d’achat, factures et preuves de paiement. La meilleure preuve réside en cette donnée brute et non sur la base d’estimations postérieures, pouvant parfois même être inadmissibles en preuve.
Des processus de gestion de l’information devraient ainsi s’inscrire systématiquement dans les meilleures pratiques des entrepreneurs en construction. Voici certaines suggestions et astuces :
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Ce travail pouvant paraître fastidieux en amont ne représente en réalité qu’une fraction du temps généralement requis en aval pour gérer l’information advenant judiciarisation. Il ne doit pas être contemplé la mise en place de processus de gestion de l’information efficaces comme un coût financier et humain dans la conduite des chantiers, mais bien d’un gage d’éventuelles économies de masse et, au demeurant, de meilleures chances de succès dans l’issue d’un litige.
Il faut finalement éviter de croire que ces mesures ne trouvent valable application qu’en situation de grands chantiers de construction; au contraire. C’est plus souvent dans les litiges de tailles limités que l’accumulation de pertes de temps à retracer l’information prendra des proportions démesurées eu égard aux enjeux monétaires.
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La présente infolettre informera les employeurs des faits nouveaux et des pratiques exemplaires dans le domaine du droit de l’emploi et du travail au Canada.
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