Le Canada et l’Union européenne ont signé un partenariat de sécurité et de défense (PSD), qui officialise une intention mutuelle de resserrer leurs liens en établissant un cadre axé sur le dialogue et la coopération dans l’ensemble des domaines de la sécurité et de la défense. Ce cadre général, qui présente divers domaines de coopération, figurait au nombre de plusieurs initiatives entreprises au cours du Sommet Canada-UE 2025, le 23 juin dernier, visant à nouer un partenariat global entre les deux territoires, tout en diversifiant les partenariats internationaux du Canada. Le PSD couvre un éventail de questions de sécurité et de défense, notamment :
- l’amélioration des mécanismes efficaces de soutien à long terme à l’Ukraine, y compris en matière de reconstruction civile, d’aide financière et de politique de sanctions;
- le renforcement de la coopération en ce qui a trait à la sécurité et à la gestion des crises ainsi qu’aux opérations de maintien de la paix;
- les efforts pour améliorer l’interopérabilité militaire entre les partenaires et l’élargissement de la collaboration dans le cadre du projet de la Coopération structurée permanente (PESCO) sur l’interopérabilité militaire, dont le Canada est déjà un pays tiers participant;
- l’approfondissement des échanges en matière de sécurité maritime afin de promouvoir et de défendre un système maritime fondé sur des règles et une coopération dans des zones d’intérêt mutuel, y compris la région indo pacifique;
- des échanges réguliers sur l’évolution d’initiatives en matière de sécurité et de défense et l’étude de la possibilité d’une participation mutuelle aux initiatives de défense;
- le renforcement de la coopération sur les questions de cybersécurité dans le contexte de la sécurité internationale;
- l’approfondissement de la coopération en matière de recherche et d’analyse des menaces hybrides et l’accroissement de la « résilience de la société » devant les nouveaux défis;
- l’orientation vers une coopération plus structurée, plus opérationnelle et plus efficace en ce qui a trait à la manipulation de l’information et l’ingérence étrangères;
- la coopération pour lutter contre le terrorisme et prévenir l’extrémisme violent, y compris la gestion de la radicalisation en ligne;
- l’approfondissement des consultations sur le contrôle et la non-prolifération des armes;
- la question de la sécurité spatiale;
- les échanges sur les technologies émergentes et perturbatrices, y compris l’utilisation responsable de l’IA dans les domaines de la sécurité et de la défense;
- la question des aspects sécuritaires des conséquences des effets climatiques;
- la coopération en matière de la lutte contre la criminalité transnationale, y compris la traite des personnes et la migration clandestine.
La déclaration commune qui a été publiée à la suite du sommet mentionne la possibilité d’une coopération accrue en matière d’approvisionnement de défense par la collaboration avec le plan ReArm Europe/Préparation à l’horizon 2030 (plan ReArm) en lançant des travaux en vue d’un accord bilatéral relatif à l’instrument Agir pour la sécurité de l’Europe (SAFE). Le plan ReArm propose de dépenser plus de 800 G€ en défense, notamment par l’intermédiaire de SAFE, nouvel instrument financier européen qui vise à mobiliser jusqu’à 150 G€ sur les marchés financiers afin de stimuler l’investissement en défense. Selon un communiqué du Cabinet du premier ministre, la conclusion du PSD « est la première démarche délibérée entreprise par le Canada pour se joindre à l’initiative SAFE. [...] Grâce à sa participation à cette initiative, le Canada aura accès à d’importantes possibilités d’approvisionnement en matière de défense et à d’importants débouchés industriels. »