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Infolettre trimestrielle en droit de l’emploi et du travail au Canada
La présente infolettre informera les employeurs des faits nouveaux et des pratiques exemplaires dans le domaine du droit de l’emploi et du travail au Canada.
Auteur:
Canada | Publication | 9 juin 2023
Le 1er juin 2023, les parlementaires du Québec ont adopté à l’unanimité le projet de loi no 19 visant notamment à interdire, sous réserve d’exceptions, le travail effectué par des enfants de moins de 14 ans et à encadrer le travail des enfants de 16 ans et moins assujettis à l’obligation de fréquentation scolaire.
Tel que nous l’écrivions dans une actualité juridique à la suite de la présentation du projet de loi no 19 à l’Assemblée nationale en mars dernier, l’objectif de ce projet de loi est de mieux encadrer le recours aux jeunes travailleurs, à la suite d’une hausse marquée des lésions professionnelles chez les jeunes et des répercussions sur leur réussite scolaire. Le projet de loi no 19 a été adopté presque intégralement, n’ayant subi qu’un amendement à la suite des consultations spéciales tenues par la Commission de l’économie et du travail en avril dernier.
Le présent billet a donc pour objet d’éclairer les employeurs sur les obligations qui leur incombent à la suite de la sanction de la Loi sur l’encadrement du travail des enfants.
L'âge minimal légal requis pour travailler au Québec est désormais fixé à 14 ans, sous réserve des exceptions prévues au Règlement sur les normes du travail (« Règlement »), soit :
Dans les trois derniers cas, les enfants doivent travailler, en tout temps, sous la supervision d’un adulte.
Le seul amendement apporté au projet de loi no 19 correspond à l’ajout de l’exception pour l’enfant de 12 ans et plus travaillant dans une entreprise agricole. Cet ajout est intervenu à la suite des représentations qui ont été effectuées par de nombreux producteurs agricoles lors des consultations spéciales tenues par la Commission de l’économie et du travail.
Dans l’une ou l’autre des situations exceptionnelles prévues au Règlement, l’employeur doit obtenir une autorisation du titulaire de l’autorité parentale ou du tuteur de l’enfant au moyen du formulaire établi par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (la « CNESST »).
L’employeur doit notamment inclure au formulaire une description des principales tâches effectuées par l’enfant, le nombre maximal d’heures de travail par semaine ainsi que ses périodes de disponibilité. Toute modification ultérieure apportée à ces éléments devra faire l’objet d’un nouveau consentement écrit du titulaire de l’autorité parentale ou du tuteur de l’enfant. L’employeur a également l’obligation de conserver le formulaire à ses dossiers pendant une durée de 3 ans.
Le projet de loi no 19 a été adopté le 1er juin 2023. Ainsi, l’interdiction de faire travailler un enfant de moins de 14 ans s’applique à compter de cette date, sous réserve des exceptions décrites précédemment.
À partir du 1er juin 2023 :
Au plus tard 30 jours suivant l’adoption de la loi :
L’employeur peut faire travailler l’enfant pendant la durée de cet avis ou lui verser une indemnité compensatrice équivalente à cette durée.
À compter du 1er septembre 2023 :
Cette interdiction ne s’appliquera toutefois pas à toute période de plus de 7 jours consécutifs où aucun service éducatif n’est offert à l’enfant.
À la lumière de ce qui précède, l’entrée en vigueur de la Loi sur l’encadrement du travail des enfants impose de nouvelles obligations aux employeurs dont certaines nécessitent l’action des employeurs d’ici le 1er juillet 2023. Ainsi, il est important pour les employeurs d’analyser leur situation afin de déterminer s’ils ont de jeunes travailleurs à l’emploi ou s’ils comptent en embaucher dans l’avenir.
À défaut de se conformer à ces nouvelles obligations, les employeurs sont passibles de sanctions financières importantes. En cas de première infraction, une amende de 600 $ à 6 000 $ est prévue, tandis qu'en cas de récidive, elle peut atteindre jusqu’à 12 000 $.
L’autrice désire remercier Emilie Murakami, étudiante en droit, pour son aide dans la préparation de cette actualité juridique.
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