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Infolettre trimestrielle en droit de l’emploi et du travail au Canada
La présente infolettre informera les employeurs des faits nouveaux et des pratiques exemplaires dans le domaine du droit de l’emploi et du travail au Canada.
Mondial | Publication | Mars 2016
Le 22 mars 2016, le nouveau gouvernement libéral fédéral déposait son très attendu budget de 2016. Le budget de 2016, le premier du mandat du gouvernement, renferme plusieurs importants changements fiscaux qui auront des répercussions pour les particuliers et les entreprises partout au Canada. Le texte qui suit résume les principales mesures visant l’impôt sur le revenu des sociétés et la fiscalité internationale et certaines des plus importantes mesures visant l’impôt sur le revenu des particuliers du budget de 2016.
Notre Webinaire : Insights and business impact of the Canadian Federal Budget 2016 sera disponible sous peu. Consultez notre site Web au cours des prochains jours. Nous y ferons des mises à jour, dont des commentaires sur les mesures fiscales touchant les particuliers.
Aide fiscale pour l’énergie propre
Le budget de 2016 propose de rendre, de façon générale, les bornes de recharge pour véhicules électriques admissibles à des taux de déduction pour amortissement (DPA) accéléré de 30 % et 50 % selon la méthode de l’amortissement dégressif. De plus, la gamme des actifs admissibles à ces taux de DPA accéléré sera élargie pour y inclure certains types d’équipement de stockage d’énergie électrique de courte durée et de longue durée accessoire au matériel de production admissible ainsi que certains biens de stockage d’énergie électrique autonomes. Ces mesures s’appliqueront à l’égard des biens acquis pour utilisation à compter du 22 mars 2016 et qui n’ont pas été utilisés ou acquis pour utilisation avant cette date.
Régimes d’échange de droits d’émission
Le budget de 2016 propose de préciser le traitement fiscal applicable aux droits d’émission des émetteurs réglementés et d’éliminer la double imposition de certains droits d’émission gratuits inclus dans le revenu à titre d’aide gouvernementale. En particulier, les droits d’émission seront traités comme inventaire pour tous les contribuables. Cependant, la méthode du moindre du coût et de la valeur de marché pour l’évaluation de l’inventaire ne sera pas disponible. Cette mesure s’appliquera aux droits d’émission acquis au cours des années d’imposition débutant après 2016. Si un contribuable en fait le choix, elle s’appliquera également aux droits d’émission acquis au cours des années d’imposition se terminant après 2012.
Taux d’imposition des petites entreprises
Le budget de 2016 propose que les réductions actuelles du taux d’imposition des petites entreprises édictées par la loi à l’égard des années 2017, 2018 et 2019 soient annulées. Ainsi, le taux d’imposition des petites entreprises demeurera à 10,5 % après 2016 et le facteur de majoration et le taux du crédit d’impôt pour dividendes actuellement applicables aux dividendes non déterminés seront maintenus pour préserver l’intégration des régimes d’impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés.
Multiplication de la déduction accordée aux petites entreprises
Le budget de 2016 propose que des changements soient apportés aux règles sur la déduction accordée aux petites entreprises pour répondre à des préoccupations concernant des structures impliquant des sociétés de personnes ou des sociétés qui multiplient l’accès à la déduction accordées aux petites entreprises en contournant l’application de certaines règles. Sous réserve de certaines exceptions, le budget de 2016 propose d’élargir la portée des règles existantes qui restreignent l’accès à la déduction accordée aux petites entreprises à certaines structures dans lesquelles une société privée donnée fournit (directement ou indirectement) des services ou des biens à :
i) une société de personnes lorsque la société donnée, ou un actionnaire de celle-ci, est un associé de la société de personnes ou a un lien de dépendance avec un associé de la société de personnes; ou
ii) une autre société privée si la société donnée, un des actionnaires de la société donnée ou une personne ayant un lien de dépendance avec cet actionnaire a une participation directe ou indirecte dans l’autre société privée.
Le budget de 2016 propose également certaines modifications visant à empêcher les sociétés privées d’utiliser les règles fiscales existantes de façon abusive dans le but de multiplier leur admissibilité à la déduction pour petites entreprises. Ces propositions s’appliqueront aux années d’imposition qui commence le 22 mars 2016 ou après cette date.
Consultation sur la distinction entre les entreprises exploitées activement et les entreprises de placement
Il a été annoncé dans le budget de 2016 que le gouvernement avait terminé l’examen des circonstances où le revenu tiré d’une entreprise, dont le but principal était de tirer un revenu de biens, devrait être considéré comme un revenu provenant d’une entreprise exploitée activement et qui pourrait donc être admissible à la déduction accordée aux petites entreprises. Le budget de 2016 confirme que le gouvernement ne propose pas de modifications à ces règles pour le moment.
Remisage de dettes pour éviter les gains de change
Le budget de 2016 propose d’introduire des règles qui feront en sorte que certains débiteurs réaliseront des gains de change accumulés à l’égard de créances libellées en monnaie étrangère lorsque ces créances sont acquises par une personne avec qui le débiteur en question a un lien de dépendance (ou qui détient une participation notable dans le débiteur). Le budget de 2016 indique qu’un allègement par rapport à ces règles sera accordé à certains débiteurs en difficulté financière. De plus, le budget de 2016 propose que des exceptions soient prévues dans le contexte de certaines opérations commerciales légitimes. Cette mesure s’appliquera à une dette en monnaie étrangère qui satisfait aux conditions à compter du 22 mars 2016, sous réserve d’une exception si cela survient avant 2017 en conséquence d’une entente écrite conclue avant le 22 mars 2016.
Évaluation des produits dérivés
Actuellement, l’intérêt d’un contribuable dans certains produits dérivés au titre du revenu peut être traité à titre d’inventaire pouvant être évalué au moindre du coût et de la valeur de marché, de sorte que la baisse de valeur peut être déduite avant d’être réalisée. Le budget de 2016 contient une proposition selon laquelle un bien d’un contribuable qui est un contrat d’échange, un contrat d’achat ou de vente à terme, un contrat de garantie de taux d’intérêt, un contrat à terme normalisé, un contrat d’option ou un contrat semblable est réputé ne pas figurer à l’inventaire du contribuable aux fins des règles d’évaluation d’inventaire. Une règle connexe empêchera également un contribuable d’évaluer ses produits dérivés au moyen de la méthode du moindre du coût et de la valeur de marché en vertu des principes généraux du calcul des bénéfices à des fins fiscales. Cette proposition s’appliquera aux produits dérivés conclus à compter du 22 mars 2016.
Immobilisations admissibles
Le budget de 2016 propose d’abolir le régime des immobilisations admissibles pour le remplacer par une nouvelle catégorie de DPA (catégorie 14.1). Le taux d’inclusion de cette nouvelle catégorie sera de 100 % et le taux de d’amortissement annuel sera de 5 % selon la méthode de l’amortissement dégressif. Le budget de 2016 propose de calculer et de transférer les soldes actuels des comptes de montants cumulatifs des immobilisations admissibles (MCIA) à la nouvelle catégorie de DPA en date du 1er janvier 2017. Pour les dépenses faites avant le 1er janvier 2017, le taux d’amortissement s’établira à 7 % pour les dix premières années. Le budget de 2016 prévoit aussi des règles transitoires, notamment des règles transitoires spéciales pour les petites entreprises.
Règles relatives aux mécanismes de prêts adossés aux actionnaires
Voir l’analyse ci-dessous de cette mesure sous « Élargissement des règles relatives aux mécanismes d’adossement ».
Érosion de la base d’imposition et transfert de bénéfices
Le Canada a participé de façon active au plan d’action pour lutter contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices, projet de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et du G20. L’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (connu sous l’acronyme anglais BEPS pour base erosion and profit shifting) s’entend des stratégies de planification fiscale exploitant les lacunes et disparités des lois fiscales nationales en vue de transférer les bénéfices imposables vers des territoires où le taux d’imposition est bas, voire nul. Il a été annoncé dans le budget de 2016 que le gouvernement avait l’intention d’agir par rapport aux recommandations suivantes du projet BEPS de l’OCDE :
Le budget de 2016 a confirmé également que le gouvernement poursuivait son examen des autres recommandations issues des rapports définitifs du projet BEPS et a confirmé que le Canada demeurait résolument engagé envers ce projet et poursuivra sa collaboration avec la communauté internationale afin de garantir une réponse cohérente et uniforme à l’érosion de la base d’imposition et au transfert des bénéfices.
Dépouillement de surplus transfrontalier
Actuellement, la Loi de l’impôt sur le revenu (Canada) (Loi) comporte une règle contre le dépouillement de surplus qui empêche généralement qu’un actionnaire non-résident d’une société canadienne puisse conclure une opération afin d’extraire en franchise d’impôt (ou « dépouiller ») les bénéfices non répartis (ou « surplus ») d’une société canadienne au-delà du capital versé des actions de la société ou de faire augmenter artificiellement le capital versé des actions. Lorsque cette règle s’applique, il en résulte un dividende réputé pour le non-résident ou une suppression du capital versé des actions qui aurait autrement été augmenté en raison de l’opération.
Il existe une exception à la règle contre le dépouillement de surplus, qui s’applique dans certaines circonstances lorsqu’une société non-résidente est intercalée entre les deux sociétés canadiennes en conséquence de l’acquisition par une société canadienne d’une société étrangère qui détient une autre société canadienne. Toutefois, le gouvernement est d’avis que certaines opérations ont tiré parti indûment de cette exception. Même si certaines de ces opérations sont contestées actuellement en vertu des dispositions existantes et de la règle générale anti-évitement, le budget de 2016 propose de modifier l’exception pour clarifier la règle et veiller à ce qu’elle s’applique comme prévu afin d’éviter le dépouillement de surplus. Notamment, l’exception ne s’appliquera pas lorsqu’un non-résident détient, directement ou indirectement, des actions de la société canadienne ayant procédé à l’acquisition et a un lien de dépendance avec cette dernière. Cette mesure s’appliquera aux dispositions effectuées à compter du 22 mars 2016.
Élargissement des règles relatives aux mécanismes d’adossement
La Loi comporte des règles relatives aux « mécanismes de prêts adossés » qui visent à empêcher que les contribuables puissent interposer un tiers pour tenter d’éviter l’application de règles qui s’appliqueraient normalement si un prêt était consenti directement entre ces deux contribuables. Le budget de 2016 propose d’élargir l’étendue de ces règles comme il est décrit ci-dessous.
Imposition des options d’achat d’actions des employés
Depuis l’élection du nouveau gouvernement, l’on s’attendait à des modifications visant l’imposition des options d’achat d’actions des employés. La plateforme électorale du Parti libéral proposait de limiter le traitement favorable octroyé aux avantages sous forme d’options d’achat d’actions, ce qui avait suscité beaucoup de préoccupations au sein du monde des affaires. Toutefois, le budget de 2016 ne fait aucunement mention des options d’achat d’actions. Les commentaires du ministre des Finances indiquent que le gouvernement n’a pas actuellement l’intention de modifier le traitement fiscal des options d’achat d’actions.
Imposition des actions de fonds de substitution
Les fonds communs de placement et les sociétés d’investissement peuvent émettre de multiples catégories d’actions. Certaines sociétés sont structurées de façon à ce que chaque catégorie d’actions soit liée à un fonds qui englobe un groupe d’actifs précis. La Loi permet à un investisseur d’échanger des actions d’une catégorie pour des actions d’une autre catégorie liée à un fonds différent sans qu’il y ait une disposition aux fins de l’impôt sur le revenu. Le budget de 2016 propose de traiter un tel échange d’actions comme une disposition à la juste valeur marchande. Cette mesure s’appliquera aux dispositions d’actions effectuées après septembre 2016.
La mesure proposée ne s’appliquera pas aux substitutions dans les cas où les actions reçues en échange ne diffèrent que sur le plan des frais ou des dépenses de gestion à assumer par les investisseurs et dont la valeur est par ailleurs tirée du même portefeuille ou du même fonds dans la société de placement à capital variable (par exemple, la substitution se fait entre des séries différentes d’actions de la même catégorie).
Ventes de billets liés
Un billet lié est une créance dont le rendement est lié à la performance d’un actif ou d’un indice de référence, comme un panier d’actions, un indice boursier, un produit de base, une monnaie ou des unités d’un fonds de placement. Les investisseurs considèrent souvent que le rendement accumulé sur le billet lié n’est pas imposable avant l’échéance. Les investisseurs qui détiennent leurs billets liés à titre d’immobilisations peuvent, en les vendant avant l’échéance, convertir leur rendement accumulé mais non réalisé (qui, à l’échéance, aurait été un revenu ordinaire pleinement imposé) en un gain en capital dont seulement 50 % est imposable.
Le budget de 2016 propose des règles qui traiteront la plus-value accumulée mais non réalisée sur un billet lié comme des intérêts accumulés qui seront inclus dans le revenu au moment de la disposition. Tout gain ou toute perte sur la créance découlant de fluctuations de la valeur de la monnaie étrangère sera ignoré aux fins du calcul du montant des intérêts accumulés. Lorsqu’une partie du rendement sur un billet lié s’appuie sur un taux d’intérêt fixe, le budget de 2016 propose d’exclure toute partie du gain qui est raisonnablement attribuable aux fluctuations du taux d’intérêt du marché.
Crédit d’impôt pour exploration minière
Le budget de 2016 propose de prolonger d’une année l’admissibilité au crédit d’impôt pour exploration minière de 15 % de manière à inclure les conventions d’émission d’actions accréditives conclues avant le 1er avril 2017 (auparavant 1er avril 2016). Ce crédit a pour but d’aider les petites sociétés d’exploration minières à recueillir des capitaux en accordant un incitatif aux investisseurs acquérant des actions accréditives émises pour financer une exploration minière.
Société à capital de risque de travailleurs
Le budget de 2016 propose de rétablir le crédit d’impôt à 15 % pour les achats d’actions d’une société à capital de risque de travailleurs de régime provincial qui sont visées par règlement en vertu de la Loi pour les années d’imposition 2016 et suivantes.
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La présente infolettre informera les employeurs des faits nouveaux et des pratiques exemplaires dans le domaine du droit de l’emploi et du travail au Canada.
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Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) ont suspendu leurs travaux visant l’élaboration de nouvelles règles sur la communication obligatoire d’information liée au changement climatique et les modifications des obligations d’information sur la diversité existantes.
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