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Infolettre trimestrielle en droit de l’emploi et du travail au Canada
La présente infolettre informera les employeurs des faits nouveaux et des pratiques exemplaires dans le domaine du droit de l’emploi et du travail au Canada.
Canada | Publication | 4 mai 2020
Alors que les milieux de travail non essentiels sont impatients de rouvrir et que les milieux de travail essentiels poursuivent leurs activités, les employeurs au Canada doivent composer avec les nouveaux défis issus de la COVID-19.
Dans cette nouvelle réalité, les employeurs seront tenus d’étudier les mesures qui seront nécessaires pour atténuer et/ou prévenir la propagation de la maladie dans le milieu de travail, donner aux employés l’assurance qu’il est sécuritaire de se présenter au travail, et minimiser et/ou prévenir les interruptions des activités qui pourraient découler des infections en milieu de travail. La sûreté des milieux de travail sera essentielle à la relance de l’économie canadienne.
En règle générale, les employeurs canadiens ont l’obligation légale de prendre toutes les précautions raisonnables dans les circonstances pour protéger la santé et la sécurité des employés. Cette obligation s’étend également à la protection des employés contre les maladies transmissibles telles que la COVID-19 et comprend les exigences propres au secteur d’activité et imposées par les autorités compétentes légales en raison de la pandémie.
En plus des exigences en matière de santé et de sécurité, le travail dans le contexte de la COVID-19 soulève d’autres enjeux et obligations légales des employeurs, notamment dans les domaines de :
Ce guide a été créé afin de présenter aux employeurs certaines pratiques exemplaires, telles que :
Dans le cadre de leur examen de ces stratégies, il est conseillé aux employeurs de consulter un conseiller juridique en matière d’emploi, puisque les obligations prévues par la loi peuvent varier d’un ressort à l’autre.
Afin de déterminer et de mettre en œuvre des mesures appropriées pour prévenir la propagation de la COVID-19 dans le milieu de travail ou dans les autres zones sous l’autorité de l’employeur, il faut envisager dresser un plan d’atténuation. À cet effet, voici une méthode de préparation de plan d’atténuation en trois étapes :
L’évaluation des risques commence par la détermination de la manière dont les travailleurs peuvent être exposés à la COVID-19 pendant leur travail mais également à la maison et au sein de la collectivité. Les quatre catégories de risques suivantes concernent les sources d’exposition accrue à la COVID-19 à ce stade-ci :
La première étape du repérage des risques liés aux contacts avec les personnes, l’équipement et les surfaces consiste à mener un exercice de simulation pas à pas dans le milieu de travail. Cet exercice de simulation a pour but de créer une carte ou liste détaillée de la manière dont les travailleurs et d’autres personnes interagissent avec les différentes parties du milieu de travail.
La compréhension entière des interactions entre les travailleurs, les collègues et les tiers dans le milieu de travail et de la configuration physique du milieu de travail permet à l’employeur de créer une liste détaillée de tous les risques repérés, y compris ceux découlant des contacts avec les surfaces et entre les personnes, et des questions non réglées qui devront être examinées.
Avant l’exercice de simulation, il est important de réfléchir aux parties prenantes qui devraient participer aux processus de repérage des risques. Ces parties prenantes pourraient comprendre : le comité conjoint de la santé et de la sécurité au travail; un représentant syndical; un superviseur ou un gestionnaire provenant de chaque service; ou toute autre partie qui pourrait aider à comprendre comment les employés interagissent entre eux et avec les surfaces physiques du milieu de travail.
Dans le cadre de l’exercice de simulation, les employeurs doivent examiner les politiques ou les pratiques qui seront nécessaires pour gérer les risques professionnels et les vecteurs externes. Il pourrait notamment y avoir des politiques d’isolement volontaire à l’égard des employés qui ont récemment voyagé ou dont un membre de la famille est malade.
Les employeurs doivent également examiner les risques professionnels qui ne proviennent pas de l’établissement de l’employeur, mais qui sont tout de même liés au travail des employés, comme ceux pouvant découler des déplacements requis dans le cadre de l’exécution des fonctions des employés. Par exemple, quels sont les risques associés aux déplacements locaux (p. ex. les livraisons) ou aux déplacements sur une plus longue distance (p. ex. les visites de vente dans une autre province)?
La deuxième étape du processus consiste à évaluer le degré de dangerosité que comporte chaque risque repéré à l’étape 1 de manière à ce que l’employeur puisse classer ses efforts d’atténuation en ordre de priorité.
Bien que les répercussions d’une infection par la COVID-19 sur l’état de santé d’une personne semblent varier grandement, aux fins de cette évaluation, il conviendrait de supposer que tout risque ou danger lié à l’infection par la COVID-19 ou à sa transmission pourrait avoir de graves conséquences.
En conséquence, établir le degré de risque dépendra grandement de la probabilité d’infection, notamment par contact avec une surface ou par contact personnel ou externe. Par exemple, si plusieurs employés utilisent la même porte pour entrer dans le milieu de travail, le risque serait élevé en raison du contact fréquent avec la surface.
Bien mesurer le risque dans le milieu de travail permet à l’employeur d’établir efficacement l’ordre de priorité des efforts d’atténuation des risques et de les concevoir de manière éclairée et objective.
La troisième étape de l’atténuation des risques consiste à déterminer comment réduire au minimum ou éliminer les risques de transmission repérés. Il faut d’abord se concentrer sur les sources d’infection à risque élevé. Il est important d’envisager des stratégies secondaires ou tertiaires lorsque les méthodes d’atténuation des risques primaires ou privilégiées ne sont pas possibles. Les stratégies pour faire face aux risques repérés dans le milieu de travail dépendront nécessairement de la nature du risque repéré. Nous vous offrons ci-dessous certains renseignements clés portant sur la mise sur pied de stratégies.
Pour les risques repérés liés aux contacts personnels : Examinez d’abord si l’activité qui exige l’interaction personnelle est nécessaire ou peut être supprimée; puis, examinez si l’activité peut être exécutée en ligne ou par courriel ou par téléphone; et enfin, lorsque les autres mesures ne sont pas possibles, veillez à ce que la distanciation physique soit respectée pendant l’exécution de l’activité en adoptant les recommandations de santé publique, qui comprennent actuellement le maintien d’une distance physique de deux mètres entre les personnes.
Pour les risques repérés liés aux contacts avec les surface ou l’équipement : Envisagez d’abord d’éliminer l’utilisation de la surface ou de l’équipement; s’il n’est pas possible de le faire, les employeurs doivent veiller à ce que l’équipement soit désinfecté entre chaque utilisateur et à ce que les employés utilisent des pratiques appropriées de lavage des mains et/ou disposent d’équipement de protection individuelle adéquat.
Pour les risques non professionnels ou les vecteurs externes : Envisagez d’abord un contrôle des employés, ce qui peut comprendre un dépistage ou un questionnaire, au début du quart de travail ou à une fréquence régulière, afin de déceler les symptômes liés à la COVID-19 ou les facteurs de risque; lorsque cela n’est pas possible, envisagez instaurer un système de déclaration favorisant la divulgation par les employés de toute infection, tout symptôme ou tout facteur de risque lié à la COVID-19.
Les éléments clés susmentionnés ne sont pas exhaustifs et peuvent différer en fonction du ressort, du secteur d’activité et de l’employeur.
Une bonne façon de procéder au moment de faire l’ébauche d’une stratégie d’atténuation des risques consiste à dresser un tableau d’atténuation des risques indiquant :
À titre d’illustration, à la prochaine page, nous avons inclus un exemple de ce à quoi peut ressembler un tableau d’atténuation des risques. Au moment de créer ces tableaux, il est important d’y apporter le plus de détails possibles et d’envisager des moyens pratiques d’assurer la santé et la sécurité de tous les employés.
Dans tous les cas, les stratégies devraient être conçues soigneusement en consultation avec les parties prenantes visées.
Comme il a été susmentionné, dans les milieux de travail syndiqués, le représentant du syndicat ou de l’unité de négociation pourrait participer à la conception de la stratégie. De plus, selon la complexité du risque et des circonstances, vous devriez toujours consulter un avocat avant de donner de nouvelles directives ou de déployer des politiques mises à jour dans le milieu de travail.
Une fois finalisées, ces stratégies seront, la plupart du temps, mises en œuvre par le truchement d’une politique sur le milieu de travail ou d’une directive donnée par la direction. Au moment de mettre en œuvre des nouvelles politiques ou des politiques mises à jour, il est important de se rappeler que la législation en matière de santé et de sécurité ne constitue pas le seul ensemble d’obligations dont un employeur devrait tenir compte.
D’autres considérations juridiques pourraient être pertinentes avant de décider de mettre en œuvre une stratégie par voie de politique, qui peut varier selon la nature du milieu de travail.
Facteur de risque |
Probabilité de transmission / d’infection |
Le facteur de risque peut-il être éliminé? |
Atténuation des risques |
Contact personnel en raison de postes de travail situés à proximité les uns des autres | Élevée | Non |
|
|
Élevée | Oui |
|
Contact personnel en raison de l’utilisation d’une aire de repas commune |
Élevée |
Non |
|
Contact par voie du partage d’équipement commun comme un photocopieur |
Élevée |
Non |
|
Contact par voie d’installations comme la porte d’une toilette que l’on ouvre |
Élevée |
Oui |
|
En plus d’élaborer une stratégie d’atténuation des risques propre à leur milieu de travail, les employeurs doivent envisager adopter, en totalité ou en partie, les pratiques exemplaires suivantes pour réduire les risques de transmission en milieu de travail et veiller au respect des diverses obligations légales qui leur incombent dans ce contexte.
La liste des pratiques exemplaires susmentionnée n’est pas exhaustive et doit être adaptée pour répondre aux besoins et à la situation spécifiques de chaque employeur.
Les employeurs devraient adapter ces pratiques et procédures en fonction des besoins propres à leur entreprise et dans le respect des exigences prévues par la loi applicable dans leur province ou secteur d’activité.
Les employeurs doivent aussi revoir régulièrement leur approche et l’adapter en fonction de l’information et des lignes directrices qui seront publiées par les gouvernements et les autorités de santé publique, notamment en matière de mesures de prévention et d’identification des symptômes.
Tout le monde doit collaborer afin de relancer l’économie du Canada de manière sécuritaire. À cette fin, les employeurs doivent envisager des mesures propres au milieu de travail en vue de réduire le risque de transmission de la COVID-19 dans le milieu de travail, tout en gardant à l’esprit ce qui suit :
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